Besoin d'aide.

Epilogue


Une ombre noir avançait calmement entre plusieurs corps endormis. Ses yeux brillaient et seul un bruit de sabots rompait le silence qui régnait sur la prairie. La pleine lune n’était pas encore très haute mais ça ne tarderait plus. Quand une chouette hulula, l’ombre qui était celle d’un jeune étalon leva la tête puis se dirigea vers un des corps. Il réveilla une jument blanche argentée un peu plus grande que lui dont la robe brillait dans le noir de la nuit. Elle se leva et lui indiqua d’un signe de tête le haut de la colline qui surplombait la prairie. Le jeune étalon compris ce qu’elle voulait lui dire et ils se lancèrent tous les deux au petit galop vers le sommet de la colline.
Les deux chevaux s’arrêtèrent au sommet de la colline. La lune était arrivée à son zénith. La plus grande des deux ombres leva la tête et renifla bruyamment. Elle se mit à hennir doucement puis de plus en plus fort. C’était tellement beau qu’on aurait dit qu’elle chantait.
Elle continua encore longtemps. Plus elle hennissait fort plus son chant devenait beau.
Le jeune étalon qui se trouvait à côté d’elle avait aussi levé la tête. Au bout d’un moment, il découvrit que l’ancienne était en train de lire l’avenir au cœur de la lumière de la lune et de regarder ce que faisait l’autre moitié de leur troupeau qui était parti de l’autre côté des montagnes du nord, encore plus loin que le lac profond.
Soudain, le chant s’évanouit et la musicienne s’écroula. Comme si son propre poids lui tombait dessus ! Puis elle ne montra plus aucun signe de vie. Seule son âme sortit de son corps et partit au galop vers les hautes montagnes du nord.
Des nuages cachèrent aussitôt la lune et des gouttes froides se mirent à tomber. Le jeune étalon redescendit la colline et alla se coucher près de sa vielle mère.

Chapitre 1

Dans la région des montagnes rocheuses en Amérique, des chevaux sauvages vivaient en troupeaux et en parfaite harmonie. Ces troupeaux existaient depuis bien longtemps déjà et avaient toujours respecté certaines traditions.
Un troupeau se composait d’à peu près trente chevaux sauvages. Le plus souvent, ils se séparaient en deux groupes. L’un des deux groupes restait sur place et l’autre partait. Un ou deux mâles (cela dépendais du nombre de naissance qu’il y avait eu cette année là) gardaient le troupeau qui ne voyageait pas. Il avait la charge de s’occuper des juments et des poulains de cette année.
L’autre moitié du troupeau se composait de presque tous les mâles et des poulains des années précédentes qui avaient fini de téter leur mère.
Il y avait aussi une ancienne – on l’appelait comme ça car c’était souvent la plus sage du troupeau – qui ne voyageait pas. C’était une jeune jument faîte pour prédire l’avenir ou pour voir si l’autre partie du troupeau n’avait pas besoin d’aide. Le plus souvent, elle était blanche ou argentée. Il n’y avait jamais eu d’anciennes noires. Elle lisait un chant dans la lumière de la lune qu’elle partageait avec ses compagnons. Cela se produisait à chaque dernière pleine lune de chaque année. Après cela, elle mourait. Une légende disait que son âme rejoignait une certaine prairie. Pendant une année, l’ancienne cherchait la jeune pouliche qui deviendrait sa remplaçante et lui apprendrait son métier. Ensuite, elle deviendra à son tour musicienne et ainsi de suite.

* * *

Une nouvelle année commençait. Il faisait très froid et les chevaux du troupeau avaient des poils d’une telle longueur qu’il faut le voir pour y croire. Deux pouliches galopaient dans une petite prairie dans le cratère d’un volcan éteint sous le regard attentif de leurs mères et du chef du troupeau. Il commença à neiger et l’étalon principal commença à rassembler son troupeau en faisant des cercles de plus en plus petits en vaillant à ce qu’aucune jument et aucun étalon ne lui échappe. Quand il eut fini, il se mit devant le troupeau et avança vers l’autre extrémité de la prairie. Là bas, un abris les attendaient. Il ne l’avait jamais vu mais son instinct lui disait qu’il devait se diriger par-là car une tempête promettait d’éclater avant la nuit.
Un poulain noir s’avança à côté de lui. Il le regarda mais ne dit rien. Il fallait qu’ils avancent. Au bout d’une demi-heure de petit galop sous le début de tempête, ils arrivèrent dans une grotte assez profonde. L’étalon se mit à la fin du troupeau et fit rentrer tout le monde. Puis il entra aussi. Il faisait plus chaud à l’intérieur et quand il se retourna pour évaluer combien de temps ils devraient rester ici, la tempête avait déjà commencer. Le vent était froid et il y avait déjà une grosse couche de neige par terre.